balises
Avec Jill
Baroff, Daniel Gustav Cramer, Hamish Fulton, Eric Hattan, Dunja Herzog, Rune Peitersen, Alexander Schellow, Charlotte
Seidel, Alexia Turlin. Performance de Bill
Drummond.
Piano Nobile, Genève
24.11.2012-12.01.2013
Dans ses différentes
acceptions, la balise délimite et signale : balises maritimes et routières
qui guident les voyageurs ; balises satellites qui découvrent les routes
empruntées par les oiseaux migrateurs ; ou, dans le monde virtuel, balises
html ou meta... La polysémie de la balise en fait une notion très ouverte, qui
tient autant de la marque que du contenu. Ce terme est le plus souvent utilisé
pour des choses concrètes ; les balises fonctionnent à plusieurs (au moins
à deux) ; leur accumulation est exponentielle. Enregistrant du réel, ce
sont des marques apposées sur le monde, des points de regard qui apportent du
connu dans l’inconnu.
Plutôt que de se fixer sur une
réalité historique ou biographique, les œuvres que l’on souhaite présenter dans
l’exposition saisissent (autant que
créent) des parcelles du temps qui passe, de ce qui se passe dans le monde – de
ce qui est donné à voir à n’importe qui, mais qui devient, à travers elles,
matière à œuvre et à pensée.
Il serait avant tout question
d’un point de vue, ou d’une position
comme on le dirait en géographie. Position
relative, car l’artiste opère le plus souvent dans le déplacement,
arpenteur… Recueillir des données, signaler, enregistrer ; il y a dans ce processus quelque chose de la
cartographie, qui ne serait pas précisément lié à la définition d’un territoire
physique, mais plutôt à l’expérience du regard par rapport à un lieu, d’une
individualité par rapport au temps. Mapping
the all around. A l’instar de Georges Perec dans Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, énoncer ce que l’on voit
pour le connaître et le comprendre, dans un mélange entre une description
objective et une position extrêmement subjective.
Mis en relation, ces fragments
du monde entre eux résonnent et font
système, esquissant des cartes de la connaissance à chaque fois
singulières ; rapprochées, subissant une loi d’attraction, ces systèmes s’entrecroisent, et tissent un
réseau de sens plus vaste, invisible et insaisissable. Dans cette multiplication des regards et des
savoirs, ces œuvres sont autant de lectures possibles du monde tel qu’il, en
grande partie, nous échappe.