coalitions
Dominique Appia / Guillaume Arlaud / Art club 2000 – collectif / Jean Baudrillard / Alexandre Bianchini / Thomas Bonny / Mathieu Dafflon / Birgit Dam / Francesca Gabbiani / Sophie Hammarström / Carl June / KLAT / Gianni Motti / Laurence Pittet / Christophe Rey / Sylvie Rodriguez / Kim Seob / Michel Schüpfer / Alexia Walther
Première exposition du projet de résidence 2024 d’Isaline Vuille au FMAC, intitulé ever ever expanding waves, histoires des espaces d’art indépendants à Genève en regard de la collection du FMAC, coalitions se concentre sur des lieux gérés par des artistes. Pour ce premier volet, Damián Navarro, artiste et organisateur d’expositions, est invité comme co-commissaire.
Coalition pris comme terme générique désigne un regroupement de personnes pendant un temps donné autour d’un but commun : déplacé dans le champ de l’art, cela pourrait décrire le mouvement et l’énergie impliqués dans le processus de création d’un lieu d’art, issu souvent d’une démarche collective. La plupart des œuvres présentées sont issues d’une recherche dans la collection du FMAC selon les critères suivants : des œuvres acquises via des espaces d’art gérés par des artistes, produites par des espaces d’art et acquises à posteriori auprès de l’artiste ou données en contrepartie * – ou des œuvres d’artistes acteur.ice.s des espaces d’art. Si ces œuvres ont une diversité formelle importante et un intérêt pour elles-mêmes qui justifie leur présence dans la collection, elles ne disent que rarement quelque chose du contexte où elles ont été produites – sinon indirectement.
Un dispositif de vitrines donne à voir des documents prêtés par les artistes. Il s’agit d’accompagner les œuvres et de rendre visibles les histoires qu’elles recèlent. Ces dernières sont parfois mentionnées dans les dossiers et la base de données du FMAC, mais restent le plus souvent dans les mémoires individuelles.La présentation de ces documents d’archives (photographies, flyers, programmes, affiches, ainsi que quelques œuvres prêtées par des artistes) rend compte à la fois du foisonnement de ces espaces d’art, de la diversité et la quantité de leurs propositions, de leurs programmations et des réseaux qu’ils ont tissés. Souvent réalisés avec peu de moyens, les supports de communication témoignent d’expérimentations graphiques qui incluent régulièrement des productions inédites d’artistes.
L’objectif de l’exposition n’est pas l’exhaustivité. Il s’oriente vers une volonté de relayer des histoires de lieux parfois un peu oubliés, qui ont pourtant joué un rôle de catalyseur très important pour la scène artistique de leur époque. La plupart des espaces d’art évoqués se situent entre le milieu des années 1990 et 2010 environ. Cela correspond à l’intense activité de la scène artistique genevoise en lien avec la période squat – le FMAC se trouve d’ailleurs aujourd’hui sur les ruines de l’emblématique site Artamis.
Si certains lieux sont encore actifs aujourd’hui, c’est sous une autre forme, avec de nouvelles personnes. La plupart des acteur.ice.s lié.e.s à l’émergence de ces lieux ont en effet investi leur énergie ailleurs, souvent dans leur propre travail artistique, parfois dans d’autres projets, certain.e.s ont par ailleurs expérimenté d’autres espaces d’art, d’autres formats. ever ever expanding waves, les énergies se déplacent et trouvent d’autres échos, elles se renouvellent, nécessaires d’une autre manière à chaque génération.
* Le don en contrepartie désigne des dons qui devaient être effectués par les artistes bénéficiaires d’un atelier de la Ville de Genève au terme de leur bail ; ils.elles devaient céder une œuvre de leur choix pour la collection. Pour diverses raisons, dont la problématique du stockage et le fait de, par ce biais, priver l’artiste de pouvoir proposer une acquisition régulière avec une vente, le FMAC a mis un terme à cette pratique en 2019.
crédits photos : Julien Gremaud